ANGREAU VILLE DU HAINAUT BELGE

Angreau d'hier et d'aujourd'hui

ANGREAU, HISTOIRE, PATRIMOINE

Textes extrait de "Le vent des Honnelles m´a dit..." de Mrs Alain Audin et Charles Cambier

HISTOIRE

Archéologie

Le 24 mars 1878 on mit à jour au lieu-dit "champ du diable" un cimetière à incinération. Un nombre important de sépultures furent détruites. Elles dataient de l'époque romaine et franque.
Au pied du mont, on découvrit en 1876 les ruines d'un grand établissement romain, et mis à jour de nombreux débris : tuiles, carreaux, vases, et aussi des bijoux : bracelets en bronze, trois fibules, une pince, une faucille, des épingles, une figurine en os et une autre en terre cuite.
Le sol du même champ a fourni de nombreux débris en pierre ou en silex néolithique.
Certaines trouvailles furent opérées à l'entrée du village, au point culminant, où l'on a déterré près d'une ancienne ferme des monnaies gauloises et un « potin» de la tribu des Atrébates.

L'histoire d'Azagniel et du paysan

II était une fois... un paysan pauvre, serf d'un seigneur à peine plus riche que lui.
En ce temps-là, un énorme rocher barrait la rivière, et empêchait les eaux de s'écouler vers l'aval, ce qui rendait le pays malheureux. « Fichu sort qui m'a fait naître ici », pensait notre homme de la terre, un jour où il était occupé à ramasser des pierres encombrant le domaine de son sire. Vient un inconnu, qui aborde le paysan maussade sans façon et dans son patois.
« Que faites-vous là pour une besogne, mon ami ? »
Interloqué, l'autre lui répond d'une voix où perce l'aigreur : « Tu ne vois pas que je charge des boules pour faire un camp à mon maître, et qu'il ne me donnera rien si le camp n'est pas nettoyé pour la nuit !»
« Et si je te donnais un coup de main ? », clame le passant.
Surpris, le paysan s'anime... Il n'a rien à donner contre cette aide bienvenue.
« Qu'à cela ne tienne, ton âme seule me suffira », dit son interlocuteur.
Le serf n'y voit pas d'obstacle. « Si vous y tenez, il est à vous... si vous le trouvez ».
« Mais qui êtes-vous donc pour me dire cela sans me connaître ».
La réponse fuse : « Je suis Azagniel, l'ange de la mort ».
Emettant une flatulence, le diable déplaça le rocher, que l'on voit, toujours en amont, émettant des vapeurs sulfureuses (version locale du Caillou-qui-Bique). « Et maintenant, ton âme », crie Satan. « Ah... » rit le paysan : « je n'ai jamais eu d'âne. Ni même de baudet ».
Et de s'esclaffer du bon tour joué au Malin, le diable trouvant une fois de plus son maître en Haut-Pays.
Cette légende expliquerait Angreau comme venant d'Angriele, d'Azagniel, ainsi que la persistance dans la toponymie du lieu-dit « le champ du diable ».

La Contrebande

La proximité de la frontière du côté de Sebourquiaux, au carrefour de la Baraque, à Wargnies, près des fonds de Roisin, a fait du village un repaire de trafiquants. Le tabac, les chevaux maquillés (élevés à Angre) passaient allègrement la frontière par les chemins creux et les nuits sans lune. Ces chevaux, dits « russes » étaient originairement destinés aux fosses. La disparition de celles-ci a signifié la fin de l'élevage, et de l'ivresse contrebandière.