ELOUGES VILLE DU HAINAUT

Un hommage à Mr Charles Debove

GEOGRAPHIE

Nom, variantes, étymologie

L’histoire monumentale du Hainaut voit en Elouges l’endroit où fut transplante le culte de la déesse « Eleusis » véhiculée par les légions de César ou d’ancien Troyens, colonisateur de Bavay. Ce culte aurait été célèbre au « Mont d’Elouges », et de là le nom de la déesse serait devenu celui de la localité.

Si Eleusis consistait, non dans le nom d’une déesse, mais bien dans celui d’une bourgade attique où l’on fêtait les divinités agricoles, Piérard raconte qu’Elouges pourrait avoir la même origine qu’Eleusia, dans le Languedoc. Le site de cette dernière ville rappel, en effet le Mont d’Elouges, et elle se superpose à 7 citées qui ont été occupées successivement par des tribus venues de Belgique. On a affirmé qu’en langage celtique, « El » voudrait dire choc, et « Lug » rivière, alors que ce dernier nom et celui d’un dieu qui a d’ailleurs donné sa racine à la ville de Lyon.

Chotin, lui, remonte à Slogia, terme bas latin signifiant loge, demeure.

Pour Carnoy, « Sloha », nom aux attaches germaniques, a des liens avec marais, ce qui n’aurait rien d’étonnant, si l’ont se dit que les deux cours d’eau tournant au travers d’Elouges n’ont sans doute pas eux de tout temps le même débit.

Elouges, apport d’alluvions charriés depuis l’amont, aurait ainsi, à l’instar de Marchipont, fourni le cadre propice à l’installation d’une cité lacustre.

On retiendra encore, pour l’étymologie, une seconde explication de Carnoy, qui estime l’origine germanique du nom comme pouvant fort bien signifier « coteaux ».

Au cours des siècles, la localité a porté les noms de « d’Escolgium » (1131-1142), puis « d’Esluges », « d’Esloges » (1211), et enfin, en 1214, « Eslouges », forme presque conservée dans le patois.

La forme « Louge » est même employée dans le nobiliaire des Pays-Bas pour designer le prévôt d’Elouges, Antoine Belhomme, comme relevé sur une pierre tumulaire ancienne de l’an 1400.

« Slogia » figure dans le fameux faux des abbés de 965 la confirmation de 1118 du pape Gélasse utilisant « Heslogio », et distinguant le « Cum Monticulo » (le Monceau). En 1186, on a dans une sentence « Ellogio » (Parochiam Sancti Martini ) il est probable que l’ « O » ancien se prononçait « Ou ».

Hydrographie

La localité abrite le cour du Grand Sequis. Après avoir pris naissance à Dour, celui-ci rejoint la Haine au Debihan à Thulin. Au passage, il ramasse les eaux d’un petit ru, à la limite d’Elouges et de Boussu, et en 10 kilomètres, il tombe de la cote 119 à la cote 39,1 constituant un petit torrent parfois bien impétueux. Le Ruisseau de Cocars embrasse le Mont d’Elouges, avant de traverser la Grand’Route au Saint Homme et de se perdre dans la Haine, au Sardon, à Thulin.

Industrie

A côté de la terre des charbonnages, de la chaux, et des briques, Elouges fut celle des petites industries et de l'artisanat. Outre les dix-huit puits d'extraction qui grignotèrent simultanément le sous-sol élougeois, il existait dans la localité des ferronniers, des batteurs sur cuivre, des taillandiers, des calorifugeurs, des limonadiers, des scieurs, menuisiers, tanneurs, cordonniers, selliers-bourreliers, raffineurs de sel, vinaigriers. Des fabricants de chicorée aussi, des savonniers, fondeurs de graisse, cimentiers, pétroliers, tonneliers, un ferblantier, un tourneur sur fer, un fabricant d'arcs, un chaudronnier, des chauffagistes, sans oublier les brasseurs et, leurs corollaires obligés, la multitude de cabaretiers qui abreuvait la population élougeoise selon la proportion d'un bistrotier pour ...trois ménages. Ces cafetiers constituaient une partie impensable de la population active.

Voies de communication

Rue François et Edouard André :
Qui proviennent de la construction de cités sociales.

Rue Sainte Barbe et d’Italie :
Qui sont nées avec la Cité Sainte Odile en 1949.

Rue Victor Caudron (ancien Chemin de Quiévrain) :
Honore la mémoire d’un fils d’Elouges, grand patriote, mort à 27 ans à Stuttgart sous les balles ennemies. Membre de l’armée secrète, Victor Caudron, fut surpris lors de la rafle du café des Arcades, à Saint-Ghislain.

Rue Valentin Nisol :
Le chemin qui longe le chemin de fer ancien au départ de la rue d’Audregnies reçut, après la dernière guerre, le nom de ce résistant tombé le 3 septembre 1944 à Elouges au cours des combats en vue de la libération.

Rue Charles Wantiez :
Ancienne rue des écoles, rebaptisée à la mémoire de Charles Wantiez, instituteur, résistent, interné dans un camp allemand dont il n’est jamais revenu.

Avenue Victor Regnart :
Avant, route de Dour à Wihéries sur le territoire élougois, elle fut vouée au souvenir du peintre local Victor Regnart, Prix de Rome, témoin privilégié des ruelles et personnages locaux et directeur honoraire de l’Académie des Beaux-arts de Mons.

Rue de Paix :
Appellation donnée après la guerre 40-45 à ce qui fut si longtemps la rue du Sac-à-Poil.

Lieux dits

Elouges possède maints lieux-dits, citons :

On connaît aussi, sur Elouges, de nombreux chemins, devenus voie carrossable. Voici leurs évolutions :

Le Chemin des Biblots :
Encore dit Biblot, partait du bas de Cocars vers Wihéries, sur 429 aunes de longueur et 4 de large l’actuel Coin du Bois.

Le Chemin de la Rosière :
Venait de Bavay vers Montroeul du bas du Biblot, remontant vers la Chapelle de Rosière. Avec 1311 aunes en longueur, 8 a 9 de largeur, ce chemin piétonnier vit passer les Celtes et les légions romaines ainsi que les Francs.

Le Chemin du Préfeuillet :
Continue le Chemin de la Rosière vers le lieu dit « Préfeuillet ». Ancien fief rattaché à Elouges pour raison d’eau potable.

Le Chemin des Larrons :
De la Chapelle de Rosière vers Blaugies. A cet emplacement, dit toujours « Champs des Larrons », s’élevait la justice des seigneurs Hauts Justiciers. Le bois de justice y demeurait planté, pour dissuader les malandrins désireux de venir troubler les braves gens. Très mal entretenu de nos jours, ce chemin est peu employé. Il ne dessert plus que le hameau de Rosière et aboutit à l’ancienne sucrerie. Une voie de chemin de fer reliait celle-ci à la gare de Dour, par la route de Bavay.

Le Chemin du Vieil Empire :
Long de 550 aunes, cette voie, une des plus ancienne d’Elouges, a conservé son nom au travers des siècles. Elle rejoint le Chemin de la Marlière.

Le Chemin de Quevauville :
Chemin d’Elouges à Crespin, très ancien lui aussi d’après Debove. Il délimitait un coron élougois. Un autre chemin allait du village à la Chapelle du Bon Dieu, à Quiévrain (1508 aunes de longueur) tandis que la voie de Thulin à Audregnies empruntait partiellement le territoire élougois.

Le Chemin d’Audregnies :
Rue des Canadiens, partait du bureau dit « de la Barrière » jusque Audregnies et Baisieux. Il conserve son ancien nom après l’ancienne voie de chemin de fer, utilisée pour évacuer le charbon du Puits de « Ferrand ».

Le Chemin d’Elouges :
S’appelle actuellement Rue Grande sur toute sa longueur depuis le Monceau jusqu'à l’entrée de Thulin par La Marlière. Les autres moyens d’accès à la cité venaient se greffer sur cette artère.

Le Chemin de Saint-Ghislain :
Depuis la Marlière et son nœud routier, se continuait vers Boussu et Saint-Ghislain avant le tracé de l’autoroute devenu à sens unique, il fut modernisé au lieu-dit « Plat Pied ». Une ancienne poudrerie, qui fut pillée durant la dernière guerre par les résistants en quête d’explosifs, s’y trouvait auparavant.

Le Chemin des Grands Arbres :
Naissant près de la Marlière, il se dirigeait vers Hainin. Visible encore de nos jours, l’autoroute l’a coupé de son point de départ.

Le Chemin des Anes :
Ancien chemin d’Elouges, dont le nom d’origine vient de ce que les habitants de Hainin, Elouges et Wihéries utilisaient des ânes comme monture pour transporter leurs grains vers le moulin à vent de l’Epine, à l’extrémité de la rue des Berceaux.

Le Chemin entre Les Deux Bois :
Venait du ruisseau, descendait la rue de Là-Haut, y compris la petite branche du Chemin des Biblots dénommé actuellement rue de Là-Haut. Cet ancien chemin, venant de Wihéries, passait à proximité de Cocars et du Chemin de Rosière.

Le sentier des Vénérables :
Appelé encore Béatam, ou Biatam, près de l’ancien chemin de fer, vers Roisin. Hameau isolé.

Le Chemin Jean Duhau :
Rebaptisé rue J. Wauters sur ses 384 aunes de longueur.

La Fontaine :
Partie du Chemin Grand’Rue dans la montée du Monceau.