AUDREGNIES VILLE DU HAINAUT

Remerciements à Mr Michel Tromont

AUDREGNIES, HISTOIRE, PATRIMOINE

Textes extrait de "Le vent des Honnelles m´a dit..." de Mrs Alain Audin et Charles Cambier

LOISIRS ET CULTURE

Louis Musin

« Louis Musin, une force de la nature, un homme sorti tout droit de la Renaissance, dont on retient surtout les qualités de coeur et un optimisme souriant, qui lui permettent de ne prendre, ni lui-même, ni la vie au sérieux, tout en assumant pleinement son destin d'homme ».
Ces lignes, dues à la plume de Jean Francis, cernent à merveille le personnage d'un fils d'Audregnies « monté », comme l'on dit, à Bruxelles, et qui y a réussi une carrière brillante.
Editeur, journaliste, poète, mandataire public, philosophe de vie, Louis Musin constitue un mélange curieux.
Il est à la fois idéaliste et réaliste, l'homme du rêve et de l'efficacité.
A onze ans, Musin écrit ses premiers vers, bucoliques et naïfs. 6 ans après, il décide de gagner l'Angleterre. Son voeu, s'engager dans la marine, donner corps à ses rêves d'aventure et de courses lointaines, se battre, aussi, pour son idéal de Liberté.
Une fois encore, les deux facettes de Louis Musin se conjuguent pour lui dicter sa conduite d'homme.
Dans son livre « Ma guerre et mes dentelles », il raconte cette épopée adolescente, où on le retrouve deuxième classe de la Brigade Piron, puis parmi les libérateurs du pays, où il se fixe dans la capitale.
Vient le temps de la « vache enragée », puis le mariage. Toujours double, Louis Musin cumule les fonctions de « chef de service » d'une importante compagnie américaine, et celles de « visité privilégié » des muses.
Le demi-siècle le voit faire son entrée véritable en littérature. Il publie en 1951 son premier recueil de poèmes, « Fenêtres sur la nuit », qu'il renie aujourd'hui, malgré les critiques favorables de l'époque.
Prix « Max Rose » en 1951, ce « Goncourt » de la jeune poésie belge, lui vaut la publication de « L'Humain voyage ». On le voit alors Président des Jeunesses Littéraires de Belgique, puis, il publie chez Pierre Seghers, à Paris, « Silences de la Terre », avant de voler de ses propres ailes et de devenir, notamment, diffuseur de presse enfantine.
En 1958, Louis Musin s'établit définitivement en qualité d'éditeur. Il publie l'année suivante ses « Gens d'Azur », titre aussi d'un long poème dont le souffle et l'ampleur le font comparer au célèbre « Enfants de Septembre »de Patrice de la Tour du Pin.
Pas à pas, Louis Musin se lance dans l'édition de livres. Nous sommes en 1960. Il lui faudra plusieurs années de travail pour se signaler vraiment à l'attention du public lettré avec la publication du livre de Jean Francis, « L'éternel aujourd'hui » de Michel de Ghelderode dont la critique du journal « Le Monde » dira qu'il s'agit d'une oeuvre maîtresse de l'édition belge.
Le souci de communiquer et le sens social de Louis Musin l'amènent tout normalement à s'intéresser à la chose publique. Et lui, l'enfant d'Audregnies, devient conseiller communal de la Ville de Bruxelles, une ville qu'il aime aussi profondément que son petit village natal.
Les éditions du Lombard ont publié de lui un conte pour Enfants, « Pinocchio dans l'Espace » et « Ma guerre et mes dentelles », édité en 1972, lui a valu l'appréciation éminemment flatteuse d'Henri Guillemin « Ça va loin. Un document en même temps qu'un témoignage. Bravo ! » aussi bien que le grand prix SABAM de littérature 1975.
Il faut dire que le récit des aventures picaresques de l'auteur, narrées trente ans après, sur un ton léger et empreint d'humour, est d'un bout à l'autre attachant. Comme le personnage Louis Musin.
A ce fils d'Audregnies, les auteurs belges doivent la reconnaissance d'un défenseur ardent de la littérature française de Belgique. Et la région des Deux Honnelles un fils à qui rien d'humain n'est, en fin de compte, étranger.