AUDREGNIES VILLE DU HAINAUT

Remerciements à Mr Michel Tromont

AUDREGNIES, HISTOIRE, PATRIMOINE

Textes extrait de "Le vent des Honnelles m´a dit..." de Mrs Alain Audin et Charles Cambier

ORGANISATION JUDICIAIRE ET ADMINISTRATIVE

La Maison Communale

La Maison Communale

Lorsque la commune d'Audregnies décida d'ériger une maison communale et une école, une partie de la "place des 4 bonniers" fut clôturée. La maison communale fut entourée de deux maisons d'habitation, l'une destinée à l'instituteur et l'autre l'institutrice. Comme il s'agissait d'un bien inaliénable. une dérogation fut nécessaire pour pouvoir y ériger ces bâtiments.

La Justice

Les Trinitaires d'Audregnies ont joué un rôle important dans la répression contre les hérétiques, les enfermant notamment dans leurs geôles avant de les livrer au bras séculier.

Portillon des Trinitaires

Charles Debove expose, dans les annales du cercle archéologique de Mons, comment agissait la prévôté d'alors. Debove explique que les principales tortures employées dans nos régions sont l'estrapade, le chevalet et le collier, appliquées systématiquement pour chaque appréhendé.
Une dénonciation calomnieuse, et le brave habitant de chez nous se retrouvait attentivement écouté...
L'estrapade voyait le « patient » monter sur une escabelle. Après lui avoir bandé les yeux, on lui liait les mains, revers contre revers, derrière le dos, en serrant les pou-ces largement ouverts avec une corde neuve. Cette corde était ensuite passée dans le réa d'une poulie, fixée à l'anneau de justice. Ces préparatifs ainsi terminés, l'échelle était soustraite à l'appui du malheureux qui pendait dans le vide. Le bourreau pouvait alors fustiger vigoureusement l'accusé, et lui imprimer des mouvements convulsifs, multipliant par là les souffrances intolérables propagées par les extrémités liées et les marques de flagellation.
Si le supplicié avouait, sa torture n'en finissait pas pour autant. Elle ne se terminait qu'avec la lassitude du tourmenteur, qui arrêtait alors les frais en attachant les pouces aux pieds et en laissant choir sur le sol, en cette position grotesque, le malheureux, conscient ou non.
Le chevalet était essentiellement réservé aux femmes. Celles-ci étaient étalées nues sur une pièce de bois aux arêtes vives, attachées par des liens neufs, où elles reposaient l'arrière-train sur la pièce triangulaire, des poids étant progressivement attachés aux pieds pour que les arêtes vives entament plus profondément les chairs meurtries.
Le collier, lui, était la réplique, ou le précurseur du garrot espagnol.
Mais ceux de l'époque ne voulaient pas la mort du pécheur. Aussi occasionnaient-ils un étouffement progressif. Le sujet était fortement attaché, avec des cordes neuves, les mains derrière le dos. Après avoir été prié de prendre place sur un siège, la sellette, (que notre langage a conservé), on lui passait le fameux collier autour du cou. En fer ou bien de linge, il était serré lentement au fur et à mesure où le magistrat posait ses questions.
A Dour et Elouges (procès d'un certain Berlemont), on allumait encore des mèches soufrées entre les doigts des mains et des pieds. Il arrivait aussi que l'accusé (disons plutôt, la victime), fût suspendu à l'anneau de justice par des instruments spéciaux qui serraient les ongles. Le poids du corps suffisait à détacher ceux-ci, puis, la victime inconsciente avait les extrémités écrasées entre les montants d'une porte. Le but de ces atrocités ? Arracher des aveux, souvent suivis de la mort du tourmenté.
La Révolution française abolit ces pratiques honteuses, par décret du 9 octobre 1789...
Il y avait eu, aussi, le supplice de la roue, tiré de la forme de celle-ci calquée sur celle, divine, du soleil. Le condamné (il ne s'agissait pas ici d'un inculpé) était attaché aux ais de la roue en question, que l'on faisait tourner à grande vitesse. Les bourreaux assénaient de temps en temps des coups de masse pesante qui broyaient les membres. Ce supplice atroce pouvait durer quelques heures avant que la mort ne fît son oeuvre.
En 1534, Jacques Massit, arrêté à Dour et convaincu d'hérésie, fut roué en place commune pour s'être moqué à la sortie de l'église des paroles du sermon prononcé par le curé.
Autres victimes des horreurs d'époque : Jean Des Camps, de Dour, exécuté par le feu pour « paroles proférées contre l'honneur de sa Majesté divine et la Sainte Hostie », l'intéressé n'ayant pas cru bon devoir renoncer à ce qu'il avait dit. Il périt sur le bûcher le 23 décembre 1568.
115 sortes de délits pouvaient se terminer par la mort violente par voie de « justice ».
Le bannissement, par rapport à tout ceci, apparaissait très humain, jusqu'au jour où l'on trouva préférable d'attacher le banni à la queue d'un cheval rendu sauvage pour lui faire quitter la terre de son seigneur.