QUIÉVRAIN VILLE DU HAINAUT

Texte extrait du travail de Monsieur Théodore Bernier ecrit en 1886

BIENFAISANCE PUBLIQUE

Hôpital Saint-Nicolas

Quiévrain possédait jadis un établissement de bienfaisance désigné sous le nom de l’hôpital de Saint-Nicolas, crée au commencement du XVe siècle par Jeanne de Lalaing, dame de Quiévrain, pour y nourrir les pauvres, les veuves et les orphelins. Cette dame fit plusieurs fondations pieuses dans la chapelle de cet établissement ; Philippe de Croy, seigneur de Quiévrain, mort en 1549, lui donna également une somme de 1.200 livres ; d’autres seigneurs y firent aussi certaines donations.

En 1635, l’hôpital de Quiévrain avait un revenu de 160 livres en argent ; le fermage des propriétés rapportait annuellement 1.877 livres

Un compte de 1616 nous apprend que la chapelle avait un musicien à gages nommé Claude Delacourt. Un compte de 1666 renseigne des dépenses faites pour la restauration de la chapelle et des ouvrages de peintures exécutés par Antoine Cocqueau.

L’hôpital de Quiévrain a cessé d’exister en 1823 ; à cette date les bâtiments servaient d’habitation au vicaire de la paroisse. M. Hochart, curé, profita de cette circonstance pour revendiquerr les bâtiments comme propriété de la fabrique. Le bureau de bienfaisance le débouta de ses prétentions et vendit les bâtiments à M. Olivier. C’est la maison située près du pont de l’hôpital.

Compagnie des Sapeurs-Pompier

Vers la fin du XIXe, lorsqu'un incendie de déclenchait, l'affolement gagnait de maison en maison, de quartier en quartier. Le manque d'eau, voire la sécheresse, la faiblesse des moyens immobilisaient les populations volontaires. Le sceau, qui servait à véhiculer l'eau, passait de main en main, arrivait au terme de sa course à moitié vide...

Les plus vaillants perdaient vite courage devant l'ampleur du désastre. Il ne restait qu'à attendre la fin du sinistre et, dans toute la mesure du possible, à protéger le voisinage immédiat.

A Quiévrain, la présence de la ligne internationale du chemin de fer du Midi (Bruxelles-Paris), de la ligne de Dour-Borinage, de l'entrepôt de la station, de l'arsenal, des petites industries annexes et autres fabriques de graisses et d'huiles, nécessitait la prise de mesures énergiques afin d’éviter tout désastre.

En 1885, l'Arsenal de la station devenait dépositaire d'une pompe à bras. Les ouvriers du chemin de fer en assuraient la "manœuvre". Ces quelques personnes devaient, jusqu'à la fondation de la compagnie, assurer l'entière protection de Quiévrain.

Deux sinistres importants : celui du Moulin Braquet, à la rue du Pont Saint, et celui du Moulin du Corbeau, au pont français incitèrent les autorités communales à prendre la décision de fonder un corps autonome de sapeurs-pompiers. C'est ainsi que le 15 décembre 1908, le Conseil Communal de Quiévrain, présidé par le Bourgmestre Jules PITOT, décide de fonder une compagnie de sapeurs-pompiers et fait appel aux hommes de métier de la localité. Le président d'honneur en était M. Lacroix et le président M. Charles Bataille, M. Marius Liévin assurait le commandement de l'unité et M. Baguet avait été nommé sous-lieutenant quartier-maître. A sa fondation, elle comptait 30 membres et disposait d'une pompe à bras, de deux dévidoirs, deux échelles à coulisses, deux échelles de dix mètres. Le baptême du feu de la nouvelle compagnie eut lieu le 21 février 1910.

baptême du feu de la nouvelle compagnie (1910)

Quelques grandes dates marquent encore l'histoire de la compagnie. Nous notons tout particulièrement :

1918 : Quiévrain est ravagé lors des bombardements de toute la région frontalière.

1940 : Seconde guerre mondiale où les pompiers, à cette époque meurtrie, ne purent opposer qu'une vaine résistance aux destructions dues aux bombardements incendiaires du mardi 14 et du vendredi 17 mai.
Fin des hostilités : il s'agissait avant toute chose, d'organiser, de recruter, de faire subsister une unité nouvelle. Le premier camion spécialisé est acheté.

1970 : Albert DERAMAIX est promu Capitaine-Chef de service. La compagnie, déjà très bien structurée sous l'impulsion de ses prédécesseurs ne cesse d'évoluer, le matériel devient de plus en plus important et suit l'évolution technique.

Compagnie des Sapeurs-Pompiers devant la gare

La Défense Aérienne Passive (D.A.P.)

(Documents provenant de Mr Jules DELADRIERE, commandant de la D.A.P.)Historique de la D.A.P.

Formée au début de 1938, la ligue de protection aérienne était présidée par Monsieur Victor Antoine PITOT, bourgmestre et Monsieur BOSQUET F. Directeur.
Un centre école, sous la direction de Monsieur le Docteur DELOUYS professeur de la section croix rouge, des professeurs des classes techniques Messieurs DENGHIEN, DUFER et de Mademoiselle BOURDON, permit d'attribuer 63 brevets, en deux sessions, sur les matières suivantes :

Mademoiselle BOURDON fit de nombreuses conférences à Quiévrain et dans les localités voisines.
La mobilisation du 03 septembre 1939 vint totalement bouleverser cette organisation.
Les éléments féminins furent supprimés, les hommes des différentes classes de milice furent mobilisés, il ne restait donc de tous les volontaires de la D.A.P. que quelques brevetés.
Le ministère de la Défense Nationale ayant ordonné le recrutement de la garde civile territoriale, 115 hommes furent incorporés et mis immédiatement à l'entraînement.
La localité fut divisée en six secteurs ayant chacun son équipe de quartier sous la direction d'un chef de secteur.
Au poste central deux équipes spéciales (Désinfection et détection ainsi que l'équipe de Déblayeurs)
Au château de Monsieur BATAILLE le poste de croix rouge.

La compagnie des sapeurs-pompiers dont le matériel était alors pratiquement inexistant (la pompe était actionnée à bras - les véhicules à matériel étaient poussés à bras) et les tuyaux trop peu nombreux, trop vieux, était placée sous les ordres du Commandant DRUART.
Tous les gardes furent munis du masque passif et d'un casque. Les pelles, pioches, leviers et autres outils furent rassemblés grâce à la bonne volonté des habitants.
Deux combinaisons spéciales imperméables sont à la disposition de l'équipe de désinfection et de détection qui seule est dotée du masque actif.

Compte rendu du début de l'invasion Allemande à Quiévrain

Résumé des bombardements

Il y eut 43 alertes du 10 au 14 mai.
L'état d'alerte permanente fut décrété à partir du 15 mai
Il est tombé pour le bombardement du vendredi 17 mai 40 bombes explosives et de très nombreux chapelets de bombes incendiaires.
Il y eut pour les deux bombardements :
14 Mai : 35 morts et 25 blessés
17 Mai : 32 morts et 15 blessés
Conformément aux ordres reçus tous les gardes civils se sont dispersés.

Carte des Secteurs et Compte rendu des bombardements